La
méthode entomologique
pratiquée en
Suisse
Dès la mort, et au fur et
à mesure qu'interviennent les altérations cadavériques,
les différentes espèces d'insectes nécrophages
sont attirées par le substrat, pondent des oeufs ou des larves
pour les uns et se nourrissent des oeufs ou des larves pour les autres.
Elles peuvent être classées
en 4 catégories :
Nécrophages
Nécrophiles (prédateurs se nourrissant des nécrophages
ou parasites des nécrophages)
Omnivores (se nourrissant en particulier de tissus, poils...)
Opportunistes (utilisant le cadavre
comme refuge)
La composition spécifique de
chaque groupe et son temps de présence peuvent varier suivant
les facteurs qu'influencent la faune entomologique locale et les processus
d'altération du cadavre (ville, campagne, dans une habitation
ou à l'extérieur, saison, données climatiques
et météorologiques, volume des cadavres, conditions
dans lesquelles se trouvent le corps : air libre, inhumé, immergé).
L'activité des insectes, la durée
de leur cycle évolutif (ponte, incubation des oeufs, croissance
des larves, nymphose ou pupaison, émergence des adultes) doivent
être connues et sont spécialement influencées
par les conditions climatiques.
L'entomologie forensique consiste en
l'étude des liens entre la présence d'insectes et l'état
de décomposition d'un cadavre humain. Cette science trouve
des applications importantes en matière d'enquête judiciaire,
l'aspect essentiel étant la détermination du temps écoulé
depuis le décès, ou intervalle post-mortem (IPM).
Dès que la rigidité cadavérique
d'un corps humain disparaît et que la température interne
est alignée à celle du lieu, les constatations thanatologiques
et l'état de son altération ne permettent plus de fixer
avec certitude l'intervalle post-mortem: la variabilité de
la décomposition est la règle. Les facteurs déterminants
sont notamment les températures et l'accessibilité des
insectes aux cadavres qui influencent favorablement la marche et la
vitesse de la décomposition. Comme les insectes réagissent
directement et même spécifiquement aux conditions climatiques,
surtout les températures ambiantes, ils deviennent des indicateurs
potentiels dans l'estimation de l'intervalle post-mortem.
Les insectes que l'on trouve dans l'environnement
des cadavres forment une catégorie spéciale. Ils ont
des organes chimio-récepteurs extrêmement développés
et sont aptes à détecter des cadavres à des dizaines
de mètres de distance.
L'entomologie
forensique pratiquée en Suisse est fondée essentiellement
sur le développement du premier cycle des premiers Diptères
nécrophages qui colonisent le cadavre.
Actuellement
la grande majorité des entomologistes forensiques se fondent
sur la méthode créée par Pierre Mégnin
à la fin du 19ème siècle pour calculer lintervalle
post-mortem. Cette méthode se base sur une succession établie
et invariable de 8 escouades dinsectes nécrophages sur
le substrat.
Six
expérimentations ont été menées dans
notre région sur des cadavres de porcs dans des milieux « ouverts
» et « fermés ». Je nai jamais retrouvé
cette succession dinsectes. Au contraire, ceux-ci arrivent
de façon très imprécise et beaucoup plus rapidement
que ne la décrit P. Megnin. Seules les mouches de la
famille des Calliphoridae et Sarcophagidae viennent pondre dans
les heures qui suivent le décès, pour autant que le
cadavre soit accessible et que les conditions météorologiques
soient favorables. La
méthode
que jutilise,
soit un cumul jours-température se basant sur le cycle de
développement
de Diptères nécrophages me permet des résultats
précis, bien que plus modestes (de 1 à 59 jours au
maximum après la mort), confirmés par lexpérimentation.
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Cynomya
mortuorum
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Cynomya
mortuorum
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Fannia
canicularis
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Hydrotaea
ignava
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